Nocturne
Le
ciel s'éteint, tout va dormir
Je songe à des choses passées
;
C'est à la fois peine et plaisir.
La veilleuse du
souvenir
S'allume au fond de mes pensées.
J'entends
des pas, j'entends des voix,
Des pas furtifs, des voix
lointaines
C'est peine et plaisir à la fois.
On dirait le
frisson des bois
Sur le coeur tremblant des fontaines.
Des
formes traversent la nuit,
Formes noires et formes
blanches...
Où vont-ils et qui les conduit,
Ces passants
qui passent sans bruit,
Comme la lune entre les branches ?
Le
vent d'une ombre m'a frôlé...
Fantôme d'enfant ou de femme
?
Sur la veilleuse il a soufflé
Quelque chose
d'inconsolé
S'est mis à pleurer dans mon âme.
1859
- 1926